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To the end... - ft. Amedeo.

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To the end... - ft. Amedeo. _
MessageSujet: To the end... - ft. Amedeo. To the end... - ft. Amedeo. EmptyDim 27 Juin - 15:04

    Ha, la satisfaction du travail bien fait… J’étais un vrai passionné du moment que je pouvais passer mes nerfs sur les employés. Il suffisait de voir le cœur que je mettais à organiser des soirées pour faire plaisir à nos petits touristes adorés. Aucun doute que je n’aurais pas pu être aussi charmant avec eux s’il n’y avait pas eu les gosses de riches à martyriser de l’autre côté. J’avais un besoin patibulaire de pourrir la vie des gens, c’était ainsi. Et je ne devais, bien évidemment, pas faire fuir nos clients, sinon la grande prêtresse me taperait sur les doigts. Enfin, je m’étais levé ce matin d’humeur moyenne. La présence de Maxine à la Casa del Sol ne me rendait pas spécialement heureux. C’était plutôt tout le contraire. J’avais pris mes médicaments au hasard, les choisissant à leur forme et leur couleur plutôt qu’à leur nom et à leur effet sur mon mental. De toute façon, Amedeo se pointerait probablement dans la journée pour me rappeler à l’ordre. C’était déroutant à quel point il ne me faisait pas confiance. Mais bon, il avait de bonnes raisons tout de même. Et puis, cela me plaisait qu’il s’occupe de moi : s’il était avec moi, personne d’autre ne pouvait s’en approcher, il m’était inutile de faire des crises de jalousie et d’échafauder des plans machiavéliques, c.q.f.d. Il l’avait bien compris aussi, la preuve, ça faisait bien longtemps qu’il ne m’avait plus présenté de petite copine. Il en avait peut-être une qu’il voyait en secret, mais je ne m’étais pas encore résolu à engager un détective privé. De toute manière, je finirais bien par l’apprendre tôt ou tard. Et il ne faudrait pas beaucoup de temps pour démolir son couple, je l’avais déjà fait.

    J’avais confié la liste des activités pour le personnel à la réception : toilettes à réparer sans l’aide d’un professionnel, four à récurer à la brosse à dent, piscine à nettoyer en ramassant les feuilles et les insectes échoués avec une épuisette, oui, je m’en donnais à cœur joie. J’étais un pur sadique et fier de l’être. Il n’y avait rien que je préférais admettre que ce trait de personnalité. Le pire, c’était sans doute que le seul but de mon job c’était de faire souffrir ces pauvres enfants de riches et de contrôler les environs afin qu’ils ne lambinent pas. J’avais eu une chance monstre de tomber sur une telle opportunité, non ? Après une matinée bien remplie à éduquer des employés aussi orgueilleux que moi, j’avais décidé de prendre un peu l’air en me promenant dans le parc. J’échangeai quelques salutations extrêmement polies avec les vacanciers qui passaient par là. Je me dénichai un coin tranquille et paisible, caché entre les arbres. Je m’allongeai dans l’herbe verte et impeccablement tondue par un de nos souffre-douleurs. Je détachai ensuite mon nœud de cravate pour me sentir plus à l’aise. J’étais habitué à porter des costumes, mais ce n’était pas vraiment quelque chose que j’aimais. Je me souvenais de ces fêtes obligatoires qu’orchestraient mes parents où il fallait faire bonne figure devant les invités.

    Soudain, un visage familier apparut dans mon champ de vision. Un beau sourire se traça instantanément sur mes lèvres. Je me remis sur mes deux pieds et le serrai l’espace d’une seconde dans mes bras. Cela pouvait paraître surprenant, mais j’avais toujours été un garçon très affectueux. Ça avait quelque peu diminué avec le temps et surtout avec les événements passés, mais mon meilleur ami y avait encore droit. En fait, c’était la seule personne chère qu’il me restait depuis l’incident avec Maxine. Tous mes anciens amis m’avaient abandonnés en apprenant ma dépression. Bon, si je ne leur avais pas jeté d’objets à la figure, aussi… Peut-être qu’ils seraient encore là. Toujours est-il qu’il n’y avait plus qu’Amedeo et qu’il était l’unique homme au monde à pouvoir me supporter. Moi-même j’avais parfois du mal avec mes crises, donc je devais tout faire pour le garder à mes côtés. Et je dois dire que dans ce domaine, j’excellais. Me reculant un peu, je jetai un coup d’œil à ma montre, sceptique. « T’es un peu plus tard que d’habitude… Qu’est-ce que tu faisais ? »

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MessageSujet: Re: To the end... - ft. Amedeo. To the end... - ft. Amedeo. EmptyLun 28 Juin - 11:54

To the end... - ft. Amedeo. Mathiv10
« Purple in the morning, blue in the afternoon, orange in the evening, and green at night, it’s simple. One, two, three, four.»
Requiem for a dream

    Trouver Andreás était chose simple. Il me suffisait d’interpeller un employé, au hasard, et lui demander où se trouvait le tyran Cortez. C’était un peu comme un jeu de piste. Oh il n’était plus là mais il avait du aller voir machine pour vérifier qu’elle curait correctement les toilettes. Et là on me renvoyait aux cuisines, dans les chambres, à l’accueil. Hallelujah le jardin. Grand habitué des lieux, je saluais les touristes en affichant un sourire décontracté. Je l’aperçu de loin et me dirigeai vers lui sans me presser. A douze ans j’aurai peut-être été capable de courir et me jeter sur lui, quitte à ce que nous mangions de l’herbe tous les deux. Mais à douze ans, la question des médicaments ne faisait pas parti de mes habitudes. En vérité, je crois que les anxiolytiques occupaient plus ma vie que la sienne. Lui était trop occupé à veiller sur les employés, supporter Maxine et se méfier de ma vie sociale. En parlant de vie sociale, ça n’allait pas bien loin à nous deux. Moi je réfléchissais à deux fois, et Andreás étant un excellent dissuasif pour les autres. Je lui rendis son sourire et son étreinte, sincèrement content de le voir. J’ai toujours eu conscience de mes privilèges, et un peu moins des inconvénients mais, trop brave bête pour m’insurger contre mon meilleur ami, je le laissais avoir une emprise sur ma vie, tant que je pouvais continuer à m’occuper de lui et que je gardais mon titre à ses yeux. Être le seul qui peut apaiser aurait pu donner un sentiment de puissance à n’importe quel imbécile avide de pouvoir. Moi je ne m’en réjouissais pas. J’étais simplement soulagé à chaque fois de voir que moi j’avais l’immunité. A la télévision ils ont besoin d’un totem, tapez un, tapez deux, tapez trois, tapez-les. Moi j’avais ni besoin d’une télécommande, ni d’un bout de bois taillé de façon laide. Le passé suffisait. Et la question tomba, me faisant lever les yeux au ciel comme si un barbu tout-puissant allait m’aider. Je soupirai doucement avant de me mettre à rire, guère étonné de telles pratiques. « T’as pris tes médicaments au moins ? Et…J’ai perdu ma montre. Alors j’essaye d’être à l’heure à ma façon… C’est pas très précis et c’est pas grave, je déborderais sur l’heure suivante, je suis sûr que tu pourras me trouver un peu de place dans ton emploi du temps de ministre… » Je m’assis dans l’herbe, élaborant toutes sortes d’idées farfelues pour comprendre ce qui avait pu se passer dans sa tête. A quoi pensait-il en me faisant constater mon retard ? Un soupçon d’une relation amoureuse cachée ? Non, plus maintenant. Et si j’en avais eu une, je l’aurai à nouveau dissimulé le plus longtemps possible, de crainte de ne lui causer à nouveau du mal. Pourquoi n’arrivait-il pas à concevoir que je pouvais continuer à l’aimer tout en étant heureux avec une femme ? Une relation amoureuse n’allait pas m’arracher à lui. Pour maintenant, c’était trop tard. Et le canapé, je l’avais préféré rouge.

    J’arrachai un brin d’herbe, entreprenant de chatouiller l’oreille d’Andreás, sans raison valable. A croire que moi aussi il allait bientôt me falloir des médicaments pour que je cesse d’avoir des moments où je semble avoir que cinq ans trois-quarts. « Tu te souviens du jour où tu as voulu me faire croire que tu entendais les dauphins parler simplement pour que je me couché à moitié dans l’eau avec toi et qu’on a attrapé la mort ? Aujourd’hui je suis comme tous ces touristes qui ont acheté un coquillage et qui écoute la mer dedans. C’est physiquement impossible d’avoir un écho dans un bout de truc minable. Mais ça me rappelle ton histoire de dauphin, alors bravement, j’arrive à me convaincre que dans ce coquillage pour nigaud, j’entends vraiment la mer. » Je m’étirai paresseusement puis posai mon regard sur lui, parfaitement serein. Puis subitement mon regard s’anima de quelque chose de nouveau. « J’ai un truc qui t’appartient. » J’attirai à moi le pauvre sac en bandoulière que je traînais n’importe où et en tirais un livre. J’esquissai un mince sourire en lui donnant puis me couchai dans l’herbe, apercevant partiellement le ciel. « Il est à toi. Tu dois le garder. Mais ne t’en débarrasse jamais. D’accord ? » Je tournai la tête vers lui. Amedeo, douze ans dans sa tête, bonjour je viens pour me faire soigner, c’est grave ? « Je ne veux pas que tu t’en débarrasse comme un vieux truc. C’est mon livre préféré maintenant. Il a beaucoup plus de sens qu’un vieux bouquin d’épouvante pour gamin en manque d’aventures. Tu me promets ? Sinon je m’improvise brigand et je te le dérobe avant que le jette dans l’oubli. » Non en fait, dix ans. Dix ans c’est plus juste.

PARDON CEST NUL
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MessageSujet: Re: To the end... - ft. Amedeo. To the end... - ft. Amedeo. EmptyMar 29 Juin - 19:10

    Bizarrement, ça ne m’étonna guère qu’il réponde d’abord à ma question par une autre. Une bien connue, qui faisait maintenant partie de la routine, elle revenait tout le temps, comme une ritournelle. Entre nous deux, c’était devenu tout aussi normal qu’un ça va – oui et toi, tout aussi ennuyeux, évidemment. Surtout pour moi, qui n’avait toujours pas enregistré, depuis cinq ans, que je ne devais pas choisir mes médicaments en fonction de critères superficiels. En même temps, si j’avais été on ne peut plus sérieux là-dessus, ça l’aurait dispensé de toutes ses visites quotidiennes, et ça, c’était tout bonnement inenvisageable. Il lui fallait bien un prétexte pour qu’il vienne me voir, non ? Je le lui fournissais sur un plateau d’argent. Il y avait des avantages à être maniaco-dépressif, des fois. N’essayez pas de me comprendre, je trouvais que pouvoir pleurer pour rien sans devoir se forcer, c’était merveilleux, surtout que c’était impossible à contrôler et que la seule façon de me tirer de là, c’était d’attendre en me consolant gentiment. Très utile pour gâcher des fiançailles, entre autres… « Oui, oui. » fis-je d’un air innocent, en réfléchissant à ce que j’avais avalé à mon réveil. Une gélule rose et un comprimé rond et blanc qui, me semblait-il, aidait à diminuer la toux. « J’irais t’en acheter une autre tantôt. Tu préfères or jaune ou or blanc ? » demandai-je sans aucun scrupule. J’aimais bien lui faire des cadeaux, ça compensait l’application que je mettais à détruire chaque petite parcelle de sa vie sociale. Ou pas. Mais ça me plaisait de le penser. Et puis, en lui offrant une montre, je m’assurais qu’il n’aurait pas d’excuses la prochaine fois. J’étais de nature suspicieuse et j’étais bien capable, au fond, de lui inventer un amour secret dans le simple but d’alimenter ma paranoïa.

    Voyant qu’il s’asseyait dans l’herbe, et je l’imitai, tel un gamin copiant son frère aîné. Si j’avais été quelqu’un de sain d’esprit, j’aurais adoré découvrir que mon meilleur ami allait demander une charmante jeune fille en mariage. J’aurais même accepté d’être le témoin, la demoiselle d’honneur ou, pourquoi pas, le prêtre ! J’aurais été comblé par son propre bonheur, j’aurais béni mille fois leur union et aurait peut-être même fini par être choisi comme parrain pour leurs enfants. Mais j’étais mentalement défaillant et je n’avais qu’une lubie dans ma tête : Amedeo ne devait pas être heureux. Je devais le garder pour moi, pour moi seul et seulement moi. Je ne voulais pas le perdre. A quoi s’attendait-il, après tout ? Que je le regarde s’éloigner de moi sans broncher ? Parce que, sans doute ne le saisissait-il pas, mais avec une femme, il aurait été obligé de faire des concessions. Si celle-ci souhaitait un bébé, il aurait dû travailler plus pour une plus grande maison, donc moins de temps à me consacrer. Et si j’avais envie qu’il dorme chez moi, hein ? Pas besoin d’être un génie pour savoir que sa potentielle épouse ne le laisserait pas faire. Sentant quelque chose qui me grattait derrière l’oreille, je me tournai vers lui, le regard soupçonneux. Le prenant en flagrant délit avec un brin d’herbe entre les mains, je lui fis une pichenette sur la joue alors qu’il recommençait à parler, évoquant de vieux souvenirs. « Mais… J’ai vraiment entendu les dauphins. C’est pas ma faute si t’es sourd et que tu les as pas entendus. On devrait réessayer pour voir si tu t’es débouché les oreilles depuis. » Silencieux, je m’interrogeai sur sa phrase. Un truc qui m’appartenait ? Je me retrouvai bien vite avec un livre entre les doigts, un peu interloqué sur le moment. Les bouquins n’avaient jamais été ma tasse de thé, je ne captais donc pas pourquoi celui-ci serait à moi. Pourtant, je réalisai soudain que la couverture m’était familière. « C’était toi qui l’avais ! » L’écoutant attentivement, je ne pus m’empêcher de lui frapper le crâne avec l’ouvrage. « Non mais tu me prends pour qui ! Ça fait des siècles que je le cherche, tu penses réellement que ce serait pour le jeter ? Une relique pareille, ça se conserve précieusement. » Moi qui croyais l’avoir perdu pour toujours… J'étais aux anges.

    J’admirai notre livre un instant, un sourire niais se dessinant sur mes lèvres, et me remémorai cette nuit-là. Puis, je m’allongeai sur la pelouse à côté de lui et contemplai le ciel quelques secondes. « Tu sais que Maxine s’est pointée chez moi ? J’me suis dit que je pourrais adopter un hamster ou un canard, je sais pas encore… A la limite, j’ouvrirais une ferme ici, avec un mouton et des biquettes, ça serait cool aussi. » Les animaux pour guérir tous les maux. Mon psychiatre devait s’imaginer que j’avais encore dix ans ou quoi. Mais bon, j’aimais ces chères bébêtes, donc ça ne me gênait pas de faire comme si je suivais ses conseils avisés. « Tu m’aideras à les choisir, hein ? » Oh oui, Amedeo, allons faire des courses et revenons avec toute une ménagerie ! Pourquoi pas une vache, un requin et une girafe, aussi ? J’adorais l’enrôler dans des projets rocambolesques, et ils avaient beau paraître parfaitement irréalisables pour beaucoup, Amo tentait toujours de répondre au mieux à mes désirs. Oui, j’étais un vrai enfant roi…



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MessageSujet: Re: To the end... - ft. Amedeo. To the end... - ft. Amedeo. EmptyMar 29 Juin - 22:17

Je le regardai, soupçonneux, ne croyant qu’à moitié ce qu’il assurait. Toi, t’as joué à la roulette russe avec tes médicaments. « Andreás, comment de fois vais-je devoir te dire que tu ne peux pas les prendre selon ton humeur, le temps qu’il fait, et ta tendance journalière à l’ovale ou au rond ? » Je le regardai avec sérieux mais rien n’y fis. Il allait continuer à être sourd et faire comme bon lui plaira, jusqu’à ce que chaque matin je vienne aux aurores chez lui pour m’occuper personnellement des médicaments. « Blanc. Tu m’as écouté avant ? » J’ai répondu de la même manière que le jour où il avait voulu savoir la couleur du canapé. Expéditif, et distrait, je ne m’attardais pas sur la question, ne réalisant pas réellement de quoi il me parlait. En fin de compte, nous avions chacun notre sujet personnel de conversation. « Tu comptes m’acheter une montre ? » La question était sur, pourquoi ? je le fixais avec étonnement avant d’hausser doucement les épaules et le remercier simplement. A bien y réfléchir je préférais ne pas savoir pourquoi il comptait m’offrir une montre. Pour avoir l’heure, imbécile. Et c’est là que ça devenait terrifiant. Il tenait à ma ponctualité. N’importe qui de sain d’esprit aurait aussi espacé les visites, cessé d’appeler, de s’inviter, et même de penser à lui. N’importe qui, mais pas moi.

Lorsqu’il tourna le regard vers moi je n’eus pas le réflexe de lâcher le brin d’herbe si bien que la seconde d’après je sursautais, surpris de recevoir une pichenette comme un chiot qui a subtilisé un chausson à son maître pour baver abondamment dessus. Quelle était la différence entre recevoir une pichenette ou un coup de journal sur le museau ? Il n’y en avait pas. Les deux étaient indolores et simplement déroutants. Âme d’enfant, je faillis riposter lorsque mon sérieux revint au galop. « Les dauphins ne parlent pas Andreás. Ils sifflent... »
Recevoir un livre sur le crâne ne fut pas particulièrement agréable mais au lieu de m’en offusquer, je le poussais en riant. « On ne frappe pas avec les reliques ! Tu aurais du te douter que c’était moi qui l’avais…On ne peut pas perdre un tel objet, pas même toi.»

Je le regardai s’allonger à mes côtés puis reportai mon attention sur le ciel. Je n’eus aucune réaction lorsqu’il me parla de Maxine. Évidemment, j’avais été mis au courant par la concernée, lors d’une charmante rencontre sur le marché. Étrangement il se contenta de signaler l’anomalie puis passa à autre chose. Je n’avais rien contre sa future ménagerie même si j’imaginais avec difficulté un canard chez lui. Chat et volatile pouvaient-ils cohabiter sans que l’un soit englouti par l’autre ? « Personnellement je préfère le hamster, les canards sont moins…attachants. Non ? Pourquoi un seul mouton ? Fais gaffe, ça fait pas mal de bruit quand ça a faim. Les chèvres c’est sympa… Tu voudrais pas une oie qui dissuaderait de s’inviter chez toi n’importe quoi ? Il parait que ce sont des bons chiens de garde. » Sous-entendu, une oie pour bouffer Maxine, ça te tente pas ? Amedeo ou l’art de faire abstraction de toute raison. Je voyais mal autant d’animaux, et encore moins une ferme, et pourtant je l’accompagnais bravement dans cette idée folle. « D’accord, je t’aiderai. Mais où tu vas trouver tout ça… ? Pourquoi pas un poney ? » On entend souvent dire que les chevaux sont une excellente thérapie. Et puis un poney, ça peut être marrant. Un truc rond comme une barrique avec un énorme toupet qui cache les yeux et… Oui et pourquoi pas un élevage de papillons fuchsia à paillette tant que tu y es ?

Après tout j’étais près à aller avec lui dans n’importe quel élevage de bétail pour lui ramener des compagnons. A condition qu’il ne se lance jamais dans la construction d’un vivarium avec une douzaine d’araignée ou bien la garde d’un alligator dans sa baignoire… « T’as conscience que plus ta ménagerie est grande, moins t’es accessible ? J’ai rien contre l’idée de dormir avec un chien ou un lapin, mais avec toute une ferme… Je t’imagine mal dormir dans la paille. » Qui aurait pu croire qu’un tyran pouvait aimer les bêtes à ce point ? Personne et si je ne le connaissais pas depuis longtemps, je ne le prendrais pas au sérieux à cet instant précis. « Dis, Andreás, t’en es où, sincèrement, avec Maxine ? Car hormis le fait qu’elle s’invite chez toi au milieu de la nuit, j’avoue ne plus suivre. Refais pas une connerie, c’est tout. »

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MessageSujet: Re: To the end... - ft. Amedeo. To the end... - ft. Amedeo. EmptySam 3 Juil - 11:21

    D’ores et déjà, les paroles d’Amedeo passaient par l’oreille droite et sortaient par la gauche, moi, sourire intelligent sur le visage, je faisais oui de la tête. Je devais avoir l’air d’un de ces toutous que l’on met à l’arrière des voitures. J’essayais tant bien que mal de garder mon regard fixé sur lui, malgré un joli papillon qui m’attirait, que je suivais d’ailleurs discrètement du coin de l’œil. Les médicaments et moi, ça faisait deux. Si j’en prenais, c’était soit trop pour donner une mauvaise image de mes parents dans la presse, soit pas assez pour m’assurer de la présence d’Amo. M’administrer la bonne dose aurait été complètement désuet, non ? Je me fiais juste à mon instinct, après tout, je n’étais pas encore mort, c’est que devais en avoir un correct. Donc, j’enregistrai juste qu’il voulait de l’or blanc pour sa nouvelle montre et me contentai d’acquiescer en silence. Si je comptais lui en acheter une ? Bien sûr ! Mais sa question sonnait plus comme un pourquoi. Ce qui était tout aussi idiot, une montre ça ne servait pas à cent mille choses, en même temps ! A moins que je lui choisisse une multifonction avec une calculatrice et Tetris intégrés. Mais ça en devenait très vite too much et de ce fait, moins élégant.

    Il contesta à nouveau mon histoire de dauphins, j’avais toujours eu ce problème avec Amedeo. Je vivais dans un monde très ouvert, tout était envisageable, rien n’était absurde. Amo, lui, c’était la science, toujours là pour me reprendre quand j’utilisais un mot de travers, pour m’affirmer que les dauphins ne causaient pas, mais, bien au contraire, sifflaient. « Amedeo… » soupirai-je. « Tu ne pourrais pas faire abstraction de ton sérieux deux minutes ? » C’était la deuxième raison qui justifiait mon attaque littéraire. Il me bouscula, je geignis, mécontent d’être ainsi traité par mon meilleur ami. Oui, je ne le traitais pas mieux, je sais. J’exprimai alors mon envie de me créer une ménagerie chez moi et il entra dans mon jeu sans broncher. « T’as raison. De toute façon, il y a déjà des canards dans le parc. Maaais, j’veux qu’un mouton, c’est plus drôle d’avoir plein d’animaux différents qu’un troupeau de bêleurs. » L’endroit où j’allais dégoter tout ça ne m’inquiétait pas. Les éleveurs ne manquaient pas en périphérie de Buenos Aires. Si je voulais un lama, je n’aurais qu’à claquer des doigts pour qu’on me l’envoie tout droit du Pérou. Tiens, un lama, à rajouter sur ma liste. « Oh oui, un poney. J’veux un Falabella ! C’est décidé, on ira en chercher un samedi. »

    Il me fit remarquer que les animaux domestiques n’étaient pas la meilleure manière de se sociabiliser. Du moins, avec des humains. Enfin, j’étais tellement désagréable que personne ne voulait m’approcher de peur de se faire manger tout cru. Ce n’était pas pour me déplaire, j’adorais mettre de la distance entre moi et les gens, me former une bulle, quitte à les voir me considérer de haut. De toute évidence, ils ne s’étaient pas rendus compte que je valais bien plus que n’importe qui. Moi, prétentieux et égocentrique ? Jamais… « On s’en fiche, tant que ça fait plaisir à mon psy. Dis, pourquoi tu ne viendrais pas habiter chez moi, comme au bon vieux temps ? » C’était sorti tout naturellement. Nous avions vécu ensemble environ deux ans après le départ de Maxine. Le palace de mes parents m’étouffaient, je n’avais pas quitté ma chambre jusqu’à ce qu’Amedeo parvienne à me motiver un peu. Il avait décrété que je devais changer d’air, mon père nous avait acheté un appartement qu’il n’avait pas dû visiter avant, à mon avis. Enfin, je l’avais redécoré avec l’aide de mon meilleur ami et il était devenu plus vivable. Canapé rouge, je m’en souviendrais toujours. A l’époque, j’étais pourtant certain d’avoir une emprise sur sa vie sentimentale. Et apprendre l’existence de cette future fiancée m’avait rendu fou de rage. Il aurait dû comprendre que jamais je ne le laisserais faire. La colère et l’absence d’antidépresseurs dans mon sang avaient suffi à déclencher la crise de larmes qui avait foutu en l’air son mariage. Me rappelant de tous ces détails, je me dis qu’il allait m’en falloir bien plus pour qu’il accepte d’emménager dans ma maison.

    Puis, il me posa une question qui me gêna plus qu’autre chose. Où j’en étais avec Maxine ? Aucune idée. Pas l’ombre d’une réponse ne se profilait à l’horizon. La visite de l’autre nuit m’avait plus ou moins perturbé. Je n’avais pas saisi certains points, comme le fait qu’elle veuille me voir. Mais bon, du moment qu’elle n’était pas dans les parages, je me portais plutôt bien. Néanmoins, je ne pouvais sincèrement lui dire que tout allait à merveille. Refaire la même erreur ? Cela ne me semblait pas plausible, je la haïssais de m’avoir fait subir tout ça. Pourtant, la revoir m’avait fait un drôle d’effet et j’avais réalisé que je n’avais pas effacé tous les instants précieux que j’avais passés avec elle. C’était déroutant et stupide, mais je n’en pouvais rien. Grimaçant, je répliquai : « Panique pas, Major GoldFish a failli la tuer, je ne crois pas qu’elle m’approchera de nouveau. » Je lui fis une petite tape amicale sur l’épaule, comme si ça pouvait le rassurer.


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